Vélociste passioné de l’histoire du vélo et de la vélocipédie d’avant 1914, je vous propose un lien vers un film de la collection de la Cinémathèque de Toulouse, Ce film est à mon sens d’une importance capitale dans l’histoire du cyclisme, les 7 vainqueurs du tour encore en activité y figurent, 3 d’entre eux mourront pour la France. Le futur vainqueur 1919 et 1922, Lambot, gagnera l’étape à Luchon.
https://memoirefilmiquedusud.eu/idurl/1/1636
Nous sommes le 8 juillet 1914, voilà 10 jours que Gravilo Princip a assassiné l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo. Dans moins d’un mois l’Allemagne va déclarer la guerre à la
France, dans deux mois, Emile Engel, grand espoir du cyclisme français mourra au champs d’honneur.
La huitième étape du Tour de France est partie de Bayonne à 3 heures ce matin. Les courreurs roulent groupés, Cambo, Saint Jean Pied de port, Faber mène la danse d’un peloton
compact, il est 5h20. Le col d’Osquish passe au train, aucun groupe n’est en difficulté. Nous arrivons à Mauléon, 6h45.
Joseph Habierre est le correspondant du journal l’Auto (organisateur du Tour de France) à Oloron, et par conséquent contrôleur de l’épreuve.
Cet ancien courreur connaît trés bien les concurents pour les avoir cotoyés lors de sa participation aux Tour de France 1909 et 1910, il écrit:
« OLORON 135 kil. de Bayonne. — 191 kil. de Luchon Succès colossal pour le douzième Tour de France. Dès 8 heures du matin, mille sportsmen assiègent les abords du contrôle, magnifiquement installé au café de la Poste. Remarqué au contrôle MM. Despax, le très sportif sous-préfet d’Oloron, Vignau, Fouchou, Malevet, Dubourg Laborde, Bervillier, Loffore, du F.G., ainsi que de trés nombreux officiers du 14′ d’artillerie cantonné à Oloron à l’occasion des tirs de guerre.
Service d’ordre irréprochable, grâce à un arrêté de circulation spécialement pris par M. le maire, et au devouement de MM. Bert, commissaire, et Porcheiron, lieutenant de gendarmerie. Mais l’heure passe et les routiers n’arrivent pas. Le retard sur l’horaire s’accentue de plus en plus, enfin à 8 h 27, avec 32 minutes de retard sur l’horaire, paraît un peloton de 40 coureurs. La signature est supprimée par notre rédacteur en chef qui est acclamé au passage. Les routiers se ravitaillent en vitesse et repartent aussitôt salués par de vibrantes acclamations.Reconnu au .passage : Defraye, Mottiat, Engel, Fabert , Lapize, Thys, Rossius, Garrigou, Emile Georget, Jean Alavoine, Marcel Buysse, Trousselier, Petit-Breton, Brocoo, Duboc, Deloffre, Pratesi, etc. Temps superbe, il va faire chaud tout à l’heure au moment de l’assaut d’Aubisque et du Tourmalet géant. — Habierre. »
Compte rendu de Joseph Habierre(*) in « L’Auto » du 9 juillet 1914 étape Bayonne Luchon du 8 juillet 1914
(*) https://www.velo-club.net/post/joseph-habierre-le-casseur-de-cailloux-qui-revait-du-tour-de-france
Image : Par Sting, EdgeNavidad, Cj73, Flappiefh — Tour de France 1907 map-fr.svg, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=26815407